La nouvelle bande dessinée de Thierry Murat a été refusée par sa maison d’édition. La raison ? Elle est entièrement générée par une intelligence artificielle (IA).
L’IA est au cœur de nombreux débats. Adulée et parfois détestée, elle ne cesse de faire parler d’elle, notamment dans le domaine de l’art et de la culture. L’auteur, illustrateur et bédéiste français, Thierry Murat, a provoqué une véritable onde de choc en présentant « Initial_A. », une BD créée par l’outil MidJourney, un générateur d’images basé sur l’intelligence artificielle. Gros plan sur une actualité de plus en plus clivante.
Sommaire
Initial_A : l’œuvre qui a lancé le débat en octobre 2023
En octobre 2022, Thierry Murat a présenté son projet « Initial_A. » aux éditions Delcourt. Un contrat avait été conclu pour sceller cette collaboration avant que l’éditeur ne l’annule quelques mois plus tard. La raison évoquée est la méthodologie de création de la bande dessinée, qui repose sur l’utilisation du logiciel MidJourney pour générer, entre autres, les dessins.
Un an plus tard, l’auteur a emprunté la voie de l’auto-édition et a auto-publié son œuvre le 3 octobre 2023. « Initial_A. » s’inscrit dans un univers de science-fiction où nous pouvons suivre les pérégrinations d’une jeune fille sur une planète dévastée qui ne demande qu’à être réinventée.
Pour réussir à publier son œuvre, Thierry Murat s’est tourné vers le financement participatif et constate aujourd’hui que sa bande dessinée est vendue à plusieurs milliers d’exemplaires.
Artistes vs intelligences artificielles : quel futur pour l’art ?
Ces dernières années, notamment avec la standardisation de l’intelligence artificielle via des outils comme ChatGPT, MidJourney, Lexica ou Dall-E, nous avons observé une méfiance croissante des artistes envers les machines. Cette hostilité découle de plusieurs raisons, dont la nature même des images générées par l’IA.
En effet, la majorité des intelligences artificielles génératives utilisent le « machine learning » ce qui signifie qu’elles se basent sur des données préexistantes pour créer de nouvelles images. En d’autres termes, elles analysent les illustrations, les dessins et les œuvres déjà créés par des humains pour générer des images à la demande.
C’est précisément cet élément qui permet à chacun de nous de générer des images dans le style de Dali ou de Van Gogh.
17 artistes poursuivent en justice OpenAI
Dans la même veine, un groupe de 17 artistes, parmi lesquels figure George R.R. Martin, l’auteur de Game of Thrones, a déposé une action en justice contre le créateur de ChatGPT, l’entreprise OpenAI.
Le collectif estime que leurs œuvres sont utilisées par la plateforme d’intelligence artificielle pour générer divers contenus.
« Les outils ne font pas l’artiste »
Thierry Murat défend sa position en partageant son point de vue, soulignant qu’il n’a rien fait d’illégal. Pour l’auteur, des outils basés sur l’IA comme MidJourney peuvent potentiellement être des éléments à ajouter à sa « boîte à outils de créateur ».
Il poursuit en déclarant qu’il « n’est pas responsable de la création de ces machines » et met en lumière une position partagée par d’autres artistes : faut-il nécessairement s’opposer à l’intelligence artificielle ?
Une question ouverte qui continue de susciter de vifs débats et controverses.
Image à la une : Charente Libre.
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