Ancienne œuvre de Hayao Myazaki, Le Voyage de Shuna fait sa sortie en version française en même temps que le Garçon et le Heron.
Alors que le réalisateur avait déposé sa plume et que les fans n’attendaient plus de nouvelles œuvres, le roman graphique de Myazaki, dessiné par l’auteur lui-même à l’aquarelle, promet un retour aux origines et de nombreux souvenirs.
Sommaire
Présentation
Le Voyage de Shuna n’est ni un roman, ni manga, ni un manhwa. Il s’agit d’une œuvre entre-deux, un roman graphique, composé de 1, 2, voire 3 dessins par page. Ici, l’auteur brise tous les codes pour s’approprier le papier.
Mais surtout, Le Voyage de Shuna est l’une des plus anciennes œuvres de Myazaki, parue alors que celui-ci n’avait pas encore sorti son premier film. Une œuvre qui pose les prémices de l’imaginaire foisonnant et du style de Miyazaki, et qui n’est pas sans rappeler Nausicaä de la Vallée du Vent, écrit en même temps que ce roman.
Sorti en 1983 au Japon, ce roman n’a été traduit en anglais qu’il y a un an, avant d’avoir droit à sa version française, éditée par Sarbacane et sortie le 1ᵉʳ novembre 2023.
Résumé
Shuna est le prince d’une contrée isolée et pauvre, ou la terre aride est presque stérile. Désespéré de voir les siens souffrir, Shuna cherche un moyen de les aider, en vain. Jusqu’au jour où le prince rencontre un vieil homme qui, sur son lit de mort, lui donner quelques graines dorées, lui disaient que celle-ci peuvent germer dans la terre la plus aride qui soit.
Shuna part alors en quête de ces graines pour en ramener le plus possible à son peuple. Sauf que son voyage ne sera pas de tout repos. Après avoir eu à affronter des cannibales, il se retrouve dans une ville qui prospère grâce au marché d’esclaves.
Les points forts
Beau, transcendant, léger et à la fois sombre, le voyage de Shuna dérange, attriste et réjouit à la fois.
Une œuvre pionnière
Le voyage de Shuna est l’une des premières œuvres de Myazaki. Écrite et dessinée en même temps que Nausicaä, on peut facilement découvrir des similitudes entre les deux œuvres.
Les dessins sont proches, les personnages se ressemblent, et la présence de Théa, première héroïne forte de Myazaki, n’est pas sans rappeler Nausicaä.
Outre cela, on peut aussi assister aux prémices de ce qui donnera l’univers si imprégné de la patte Myazaki : des ruines recouvertes de végétation, des voyages initiatiques, la force de l’amitié ainsi que les créatures fantastiques.
Mais ce roman graphique reste éloigné des autres œuvres par une ambiance sombre et mettant en avant la noirceur de l’être humain, avec la présence de cannibales ou encore de vendeurs d’esclaves.
Des graphismes travaillés
Dessinées à la main par Myazaki lui-même, les pages du Voyage de Shuna sont remplies d’illustrations colorées, reprenant le trait de l’auteur. La peinture à l’aquarelle se prête particulièrement à l’univers à la fois dystopique et fantastique.
Avec un faible nombre d’illustrations par page et des légendes au lieu de bulles, ce roman s’inscrit dans un style unique, bien à lui et qui lui convient parfaitement.
Les points faibles
Il est difficile de trouver des points faibles à un tel roman. La vérité est que Le Voyage de Shuna n’a aucun défaut, et risque de plaire particulièrement aux fans de l’auteur.
Sa seule grande différence réside dans un univers plus sombre et cruel, principalement lorsque Shuna commence son aventure.
Conclusion
Avec Le Voyage de Shuna, l’œuvre de Myazaki se complète enfin, replaçant une œuvre directrice, pierre angulaire des premiers succès de l’auteur.
Un roman à découvrir, sans hésiter.
Image à la une : Libération.
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